Le Collectif Les Morts de la Rue (CMDR) a présenté aujourd’hui son rapport épidémiologique sur la mortalité des personnes sans chez-soi en France pour l’année 2023.
En 2023, 826 personnes sont mortes de la rue en France – c’est-à-dire des personnes sans chez-soi ou ayant connu cette condition au cours de leur vie. Ce chiffre, bien qu’il ne prétende pas à l’exhaustivité, est le plus élevé jamais recensé par le collectif. Parmi elles, 735 personnes sont décédées alors qu’elles étaient sans chez-soi au moment du décès.


Au-delà de révéler à quel point la rue continue de tuer, le rapport met en lumière les années de vie perdues : les personnes sans chez-soi meurent en moyenne à 49 ans, contre 80 ans pour la population générale. Cet écart de plus de 30 ans illustre la mort prématurée et la vulnérabilité extrême de celles et ceux confrontés à l’absence de logement.
Parmi les 735 décès recensés :
- 86 % sont des hommes
- 32 % décèdent sur la voie publique, et 30 % dans des lieux de soins ou en détention
- 46 % ont entre 45 et 65 ans
Cette année, le Collectif s’intéresse plus particulièrement à deux réalités préoccupantes : les décès par suicide et le vieillissement des personnes sans chez-soi.
Il n’y a ni hasard, ni fatalité à mourir du sans-abrisme. Être sans chez-soi est un problème sociétal majeur, pas une déviance individuelle. Ce phénomène a déjà brisé des milliers de vies — plus de 9 000 décès recensés par le CMDR depuis sa création — et continue de faucher des existences dans l’indifférence.
Depuis ses débuts, le Collectif Les Morts de la Rue plaide pour un logement décent pour toutes et tous. En 2023, comme chaque année, vivre à la rue tue.
Cela tue David, Jérôme, Mohamed, Ana, Yveline, Arnaud ou Valérie.
Cela tue des hommes et des femmes, de 0 à 90 ans, partout en France.
📄 Consulter le rapport épidémiologique 2024 :