Le collectif des Morts de la Rue réclame une autre politique de la grande pauvreté

mardi 27 janvier 2009

Après sa lettre ouverte à Christine Boutin, le Collectif publie dans Mediapart une tribune où, au vu de la situation (cf son comptage hebdomadaire des morts, dans le même journal), il interpelle les grandes associations et réclame une politique alternative aux pratiques actuelles.

Récemment la ministre du logement invitait ces associations, à proposer chacune ses projets, pour dépenser immédiatement les 110 millions que le gouvernement vient d’allouer à l’amélioration de l’hébergement des sans abris (en fait pour soutenir la filière bâtiment , dans le cadre du plan de relance). Le Collectif Morts de la rue, récuse cette méthode du saupoudrage et demande aux associations moins de complaisance et plus de pugnacité pour défendre un plan plus ambitieux qu’elles ont elles-mêmes , il y a plusieurs mois déjà, proposé, après expertise, sous forme de tableau de bord, et dont s’est d’ailleurs inspiré le rapport Pinte, lui aussi resté lettre morte.

Après Martin Hirsch dans une tribune du Monde, après Nicole Guedj, dans ses Etats Généraux de la rue, Le Collectif Les Morts de la rue réclame de l’Etat une remise à plat et une vision plus transversale de la question « SDF » dans tous ses aspects. Et aux associations il demande « d’avoir le courage de remettre en cause nos pratiques d’accompagnement social » : il faut dépenser autrement l’argent trop souvent gaspillé :

« Ne vaut-il pas mieux fermer des centres vétustes qui vont avoir un coût de transformation pharaonique ?(…)Va-t-on continuer à dépenser tous les soirs des sommes colossales en location de chambres d’hôtel plus ou moins salubres ? Comment mutualiser nos moyens pour éviter d’avoir une multitude de travailleurs sociaux travaillant parallèlement pour une seule personne …qu’on prétend vouloir rendre autonome ?! »

Et surtout le Collectif demande que l’axe de la politique soit changé. Actuellement le 115, symbole de l’urgence et de l’hébergement de masse, est la pièce maîtresse du système. Son rôle doit à terme devenir exceptionnel. Le fer de lance de la nouvelle politique devrait être la priorité absolue donnée à la construction massive de petites structures encore trop peu nombreuses, « des lieux de vie de taille modeste avec chambres individuelles, avec des fonctionnements respectueux de la personne, pour de longues durées de séjour et, dans de très nombreux cas, un accompagnement adapté à la diversité des personnes et de leur parcours, par un personnel bien formé ».

Et le Collectif conclut : « Bousculons les préjugés et la bonne conscience charitable. Si on ne change pas, « la société continuera à faire semblant de s’occuper des gens de la rue ».

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Audace et volonté (lettre ouverte aux associations).

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